Je suis Télia, cheftaine louveteau et institutrice en Haïti. Jeune conseillère au sein du comité éxécutif des Scouts d'Haiti, je vais participer au prochain Forum des Jeunes et à la Conférence Mondiale du Scoutisme qui va se tenir en Egypte cet été. Je ne sais pas où cette histoire va me mener...
Bois-Blanc, le 13 mars 2024.
Haïti : « Comment restaurer l’espérance »
Merci, Natacha, de m’avoir transmis cet article de la tribune « Le Monde » d’hier.
Tu vois ! c’est le titre que j’aurais donné à cet article.
En effet, ce sont les mots que la romancière haïtienne, Yanick Lahens, reprend d’Edgard Morin dans la fin de cette tribune.
Elle fait une très bonne analyse des derniers événements décrits dans les médias comme le « chaos » dans lesquel sombre notre pays, elle relativise sur deux points et apporte une lueur d’espoir.
Elle souligne d’abord que « l’insécurité sévit principalement à Port-au-Prince et dans une partie du [département] de l’Artibonite. Le reste du pays continue à vivre, comme il le fait depuis des décennies, en s’appuyant sur la société civile. Même si elle reconnait que cette dernière est « d’une faiblesse inouïe due à la dislocation de la société depuis ces dernières vingt-cinq années.»
Je partage également le fait que, le pire actuellement : c’est non seulement les images de chaos rapportées par les médias, mais, en plus, certaines sont fabriquées et tournent principalement sur la toile.
Rassure-toi, je suis en sécurité dans mon petit village.
Par ailleurs, elle souligne : « Il existe encore dans l’île des forces vitales profondes et agissantes". Elle cite l’exemple de la construction d’un canal sur le rivière Massacre à la frontière avec la République dominicaine.
Ce canal existe aujourd’hui. Comme d’autres initiatives dans le pays, elle ajoute que « C’est une victoire, à une échelle très réduite, il est vrai, sur le modèle monde dominant qui veut que la raison du plus fort économiquement soit toujours la meilleure et que les localités n’aient pas leur mot à dire ».
C’est également ce type d’initiative que je veux partager avec toi, un projet communautaire comme nous , les Scouts d’Haïti, menons dans tout le pays, à notre échelle.
Bon nombre d’entre eux bénéficient de l’aide de votre mouvement scout et de la solidarité du scoutisme mondial, je vous en prie, continuez à nous soutenir.
Le pire, pour nous, c’est cet « isolement extrême.»
Fraternelles salutations scoutes,
Télia
Bois-Blanc, le 30 avril 2024.
Haïti : « au-delà du chaos…. »
Malgré toutes les difficultés du quotidien liées à la situation chaotique dans notre pays, pendant que la violence sévit dans les rues et sur les routes, la société civile résiste.
Notre association, les Scouts d’Haïti, est toujours active.
Au début du mois d’avril, les scouts des districts du Cap-Haïtien se sont portés au secours du Fort Picolet, témoin silencieux de l’ère coloniale, érigé en 1739, au coin d’une falaise surplombant la plage Prival à l’ouest du Cap-Haïtien.
Cette journée de restauration et de nettoyage était une mobilisation citoyenne pour préserver le patrimoine culturel du pays dans le cadre d’un service communautaire faisant partie de la pédagogie scoute.
Les responsables m’ont aussi rapporté que cela permettait de montrer aux scouts l’importance de préserver et de valoriser l'héritage national de leur pays pour les générations futures.
Bravo à tous ces scouts pour cette initiative qui montre que notre pays continue à vivre !
Télia
NDA : Billets fictifs mais qui finalement précèdent l’histoire racontée dans le roman Jamboree Impossible